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La Lune

Romane Desvaquet

Pièce isolée, lumières éteintes,
Deux corps collés, douces plaintes,
La lune, curieuse boule blanche, à la fenêtre,
Espionne les deux êtres.


Ces deux âmes brillent de leur souffle ardent ;
Pieds et mains contractés agrippent le drap blanc,
Rester accrocher pour ne pas s’envoler,
Pour ne pas se perdre dans un abime d’éternité.


La Lune a froid, solitaire du soir,
Et la buée, bientôt, l’empêche de voir.
Elle est jalouse, veut participer,
Son souhait dans l’instant est d’entrer.


Les nuques dans leurs courbes son charmeuses,
Les langues, des mains baladeuses,
La lumière effleure les fesses,
Qui dansent les unes sur les autres avec tendresse.


La lune se languit se de ce spectacle,
Elle se sent exclu de ce cénacle,
Elle veut quitter sa nuit gelée,
Pour rejoindre cette chaleur à l’instant créée.


Les deux corps se lient, se nouent, se dénouent,
Ils n’en peuvent plus, ces deux êtres qui bouillent,
Ils s’unissent, se collent, se trémoussent, s’embrassent,
Et l’extase apparait avec audace !


Jusqu’à ce que ces deux ne fasse qu’un,
Que cette scène est à portée de main !
La lune perd patience, et la nuit s’enténèbre
Mais elle abandonne enfin son temple de ténèbres.

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