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La connotation sexuelle - essai



Je fais de la pole dance. Oui, j'aime prendre la pose jambes ouvertes sur la barre. Si j'ai envie. 

 

Depuis que j'en fais - presque six ans, je vois un combat que je ne rejoindrai pas : se battre contre l'image "sexuelle" de la pole. L'ouvrir au grand public en privilégiant l'aspect gym ou plus largement non-exotic. Tout ça me confronte à ma grande question depuis la nuit des temps : pourquoi avoir honte d'une connotation sexuelle ?

 

J'ai eu un triste débat sur facebook : on me défendait le fait que la pole dance "objectifie" les femmes, n'est qu'une émanation de "l'industrie pornographique". Une victoire du patriarcat, en somme. Dans toute danse, il y a pourtant une part de mystère. Que certaines soient vues comme sensuelles renvoie peut-être à notre société sexiste. Moi, je trouve un déhanché juste BEAU, une vague de buste juste SUBLIME. Ma subjectivité est attirée par l'érotisme, qu'est-ce que je peux y faire?

 

En art comme en sexe, pas de règles entre adultes consentant.e.s

La pole dance est une pratique aux frontières du sport et de la danse, mais son nom d'origine dit bien ce qu'il veut dire = danse. Et puisque la danse, c'est de l'art... bienvenue dans le vaste monde de: c'est quoi le beau, le vrai, le bon ? C'est cette question devant la beauté que j'aimerais que la pole dance garde. Est-ce qu'on essaie vraiment toutes et tous de séduire quelqu'un quand on danse? Non. Mais est-ce mal de porter des pleaser, est-ce mal d'onduler, de cambrer son dos, de faire des grands écarts faciaux dos au public ? Non plus. Pire : ça veut dire quoi, séduire, en fait, ça veut dire quoi danser.... Qui sommes-nous pour vouloir contrôler le rapport au corps que la pole dance devrait délivrer ? Demandons-nous plutôt quel est le sens que nous donnons à notre pratique, face aux enjeux artistiques ou à ceux d'un monde qui change.

Oui, dans mon cas, questionner des frontières morales, voire politiques ou religieuses est quelque chose que j'espère la pole dance ne cessera jamais de faire. Ce sont toutes nos approches qui enrichissent. En enlever, en inférioriser certaines, c'est ne pas accepter la différence. Ce dont je rêverais, c'est une acceptation plus grande des pratiques "sensuelles", aussi sexuelles qu'elles soient. Même, déjà, du sexe tout court. Pas parce c'est forcément bon et qu'il faut que tout le monde s'y mette, mais parce qu'il faut arrêter, définitivement, de confiner cela à des zones sombres / inquiétantes qui font peur ou honte. En pole dance, il y a plusieurs demeures dans la grande maison.

Alors, faudra-t-il se féliciter d'avoir transmis une image non-sexuelle de la pole au grand public?


Seulement si cette approche n'oublie pas toutes les autres. Qu'elle ne soit jamais vue comme un moyen de "s'élever". Simplement de faire quelque chose de différent.

Qui est Salwa ?

"Genderfuck. J'ai l'âge que vous voudrez bien me donner, je joue et j'écris : ma contribution à cette grande comédie. Je rêve d'un monde sex positive où les lieux bdsm soient plus que des endroits de plaisir : des lieux où réinventer le pouvoir et nos pratiques corporelles." 

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aureliedeforesta.com

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